édition 2000

. BARNEY BUSH, TONY HYMAS « LEFT FOR DEAD »
. JOHN TRUDELL

8 janvier 2000
Théâtre Romain Rolland
Villejuif

Barney Bush, poète shawnee et Tony Hymas, dont la palette musicale va de Jeff Beck à Sam Rivers en passant par le London Symphony Orchestra, ont formé un ensemble qui comprend une moitié indienne et une moitié européenne. L’objet principal des disques et concerts : transmettre. Ici pas de World Music vite expédiée, on prend son temps ! Et si on prend son temps, c’est qu’il y a urgence et cette urgence ne saurait se résoudre à un produit plaisant, un divertissement rousseauiste. Il s’agit de dire le génocide, l’injustice à travers des exemples comme Leonard Peltier et ceux que Barney Bush appelle « les prisonniers du rêve américain ». Barney Bush et Tony Hymas prouvent à chaque concert qu’en conscience, sur toutes les ruines de la désolation fuse-t-elle la plus cynique, on peut bâtir un monde nouveau.

Poète Dakota santee, John Trudell était un des leaders du Mouvement des Indiens d’Amérique de 1973 à 1979. Ce combat, il l’a transformé en une extraordinaire aventure poétique et artistique dont l’universalité touche chacun d’entre nous. Lucidité, philosophie et limpidité poétique expriment un sens profond de la vie, héritage ancestral d’une civilisation hautement cultivée mais non figée qui surprend de modernité. John Trudell utilise le rock et la musique pour donner une pulsion vivante à ses magnifiques textes. Sa voix troublante et chaude, sa diction suggestive nous livre une émotion sans pareille et, malgré toutes les souffrances vécues, une tendresse immaculée pour la vie.