édition 2004

. JEF LEE JOHNSON TRIO
. « … AS IN A CULTURAL REMINISCENCE… » BOOK II – TRIBUTE TO DR. MARTIN LUTHER KING JR.

14 février 2004
Maison des Arts André Malraux
Créteil

JEF LEE JOHNSON TRIO

JEF LEE JOHNSON / guitare et chant
TED THOMAS JR / batterie
CHICO HUFF / basse électrique

Classé déconcertant, original ou énigmatique, Jef Lee Johnson, guitariste de Philadelphie, joue avec un tranquille plaisir les riffs les plus stimulants ou les solos les plus flamboyants. Nourris par ses héros de jeunesse (Eric Dolphy, John Coltrane, Vanilla Fudge, Sergio Mendes ou Jimi Hendrix), ce vétéran du David Letterman Band accompagne la diva Aretha Franklin et intègre le groupe de Ronald Shannon Jackson installant ainsi les frontières d’un voyage sans limites. Dès lors, la liste de ses collaborations est impressionnante : Chaka Khan, Rachelle Ferrel, Erika Badu, l’actuel groupe de George Duke, mais encore “News from the Jungle” avec Michaël Bland et Sonny Thompson ou des musiques de film produit par Spike Lee. À cela s’ajoute son précieux apport aux projets de D’Angelo ou du rappeur Common. Que ce soit dans l’épure ou la volubilité, son trio fonde sa dynamique sur un sentiment d’intensité. Issus de la Philly Scene, le batteur Ted Thomas Jr est le producteur de Jill Scott ou joue avec Rachel Ferrel, Earl Klug alors que le bassiste Chico Huff accompagne James Taylor ou Pat Martino.

« … AS IN A CULTURAL REMINISCENCE… » BOOK II – TRIBUTE TO DR. MARTIN LUTHER KING JR.

ADEGOKE STEVE COLSON / musique
AMIRI BARAKA, RICHARD WESLEY / texte
ADEGOKE STEVE COLSON / piano et chef d’orchestre
AMIRI BARAKA (LEROI JAMES), RICHARD WESLEY / récitants

PART ONE : « DR KING AND THE MOUNTAIN » AMIRI BARAKA / ADEGOKE STEVE COLSON
PART TWO : « BERNARD ON DOCTOR KING » (EXCEPT FROM « THE TALENTED TENTH ») RICHARD WESLEY / ADEGOKE STEVE COLSON

IQUA COLSON / voix
T.K. BLUE / flûte et saxophone alto
DOUGLAS EWART / flûte et clarinette
JD PARRAN / clarinette alto
ATSUKO SATO / basson
RASUL SIDDIK / trompette
MARLENE RICE, DIMITRI HADJIPETKOV, ALEX SOARES / violon
ORLANDO WELLS / alto
CLARISSA HOWELL / violoncelle
BRYON CARROT / vibraphones
ANDY MC CLOUD / basse
ANDREW CYRILLE / batterie
AMINA BARAKA, ROBERT BANKS, RICHARD CAMMARIERI, JAMES ORANGE, HALIM SULIMAN, DWIGHT WEST / chœurs

Assassiné en 1968, le Dr Martin Luther King Jr, né le 15 janvier 1929, fêterait en 2004 ses 75 ans. Aujourd’hui, son visage est connu de tous. Sa voix, « I have a dream », nous séduit encore et toujours comme un indéfectible et chaleureux appel au droit à l’Utopie et la Justice. Le 15 janvier est une date célébrée aux USA et débute une série de commémorations de l’histoire afro-américaine qui dure tout le mois de février. L’histoire du mouvement des droits civiques et du jazz se confondent. La bande son de cette époque est une révolution esthétique colossale : de Miles Davis à John Coltrane en passant par Charles Mingus et tout le free-jazz, le rythm’n blues, la soul music… La musique de ce « Tribute to Dr Martin Luther King Jr » composée par le pianiste Steve Colson, ancien président de l’AACM, adopte la forme grandiose avec 23 musiciens symbolisant ainsi la dimension historique et artistique de cette époque. Conçu en deux parties, le spectacle commence par le texte d’Amiri Baraka (sous le nom de Leroi Jones, auteur de l’incontournable essai sur le jazz « Le peuple du Blues »). Poète de cette époque beat, « jazzman du verbe », Amiri Baraka, militant engagé dans ces années 50 et 60, est le symbole du lien existant entre art, musique noire et politique. Le livret du Book I raconte l’histoire de Martin Luther King Jr. Des membres du Chœur symbolisent Corretta Scott King, le gouverneur raciste Georges Wallace et d’autres personnages… La musique est alors centrée sur les negro-spirituals chantés par les manifestants du mouvement des droits civiques lors des marches et rassemblements. Le livret du Book II, écrit par Richard Wesley, conte les souvenirs de jeunesse d’un ex-étudiant de l’université d’Howard. Il parle à son fils adolescent de l’énergie, l’esprit et l’émotion des luttes du mouvement des droits civiques. La musique quitte le gospel pour atteindre une large représentation de la musique noire américaine. Cette création musicale dépasse l’horizon d’un concert habituel, elle appelle le public à être un acteur réfléchi sur la dimension humaine de l’histoire avec un grand H.