édition 2005

. « VIETNAM 2 » BILLY BANG’S THE AFTERMATH BAND PERFORMING MUSIC FROM THE VIETNAM TRILOGY
. « RÉSONANCE »
. REVOLUTIONARY ENSEMBLE

5 février 2005
Théâtre Jean Vilar
Vitry-Sur-Seine

« VIETNAM 2 » BILLY BANG’S THE AFTERMATH BAND PERFORMING MUSIC FROM THE VIETNAM TRILOGY

BILLY BANG / composition et violon
SGT. E5 WILLIAM PARKER / U.S. 51613087
TED DANIEL / trompette
SPEC. 4th CLASS / R.A. 51619091 / MICHAEL CARVIN / batterie
SPEC 4th CLASS / R.A. 64101864 / JAMES SPAULDING / saxophone et alto flûte
ANDREW BEMKEY / piano
CO BOI NGUYEN / voix et percussions
NHAN THANH NGO / dan tranh

Billy Bang, vétéran de la guerre du Vietnam, propose son nouveau projet « Vietnam » en invitant deux musiciens traditionnels vietnamiens en compagnie de très grands musiciens new-yorkais. L’on pourra entendre ce saxophoniste majeur, trop rare en France, qu’est James Spaulding. Ancien des séances « Blue Note » de Wayne Shorter et Freddie Hubbard, des « Jazz Messengers », son jeu entre hardbop et free le fait travailler aujourd’hui avec David Murray. Ted Daniels et Michael Carvin sont les deux autres vétérans de cet orchestre. Le premier, trompettiste, directeur d’un big band du mouvement « Loft », l’ « Energy Band », joue auprès de Henry Threadgill. Le second batteur, au drive bop et free, a mené une trajectoire entre jazz (Freddie Hubbard, Jackie Mc Lean) et soul (séances pour la Tamla-Motown). La nouvelle génération des musiciens new-yorkais est présente avec Todd Nicholson et Andrew Bemley, deux instrumentistes à découvrir.

Le passé militaire de Billy Bang est source de cauchemars de mort, de destruction, une confrontation permanente de ses propres démons ; la musique est devenue pour lui un moyen de dépasser l’horreur guerrière. Ce concert est une sorte de rédemption ou de restauration des droits de l’humain sur la barbarie. La musique devient le moyen d’exprimer le désir d’un autre ordre du monde, un monde fraternel où le plaisir se déploie.

« RÉSONANCE »

ROB BROWN / saxophone alto
HENRY GRIMES / contrebasse
WILLIAM PARKER / contrebasse

Henry Grimes fut contrebassiste de Sonny Rollins, Thelonious Monk, Archie Shepp, Pharoah Sanders, Albert Ayler, Don Cherry, Cecil Taylor, Steve Lacy… Puis à la fin des années soixante, il disparaît de la scène pour y resurgir au début de ce nouveau siècle. Entre ces deux moments, de sérieux ennuis de santé. Le maître de la contrebasse s’est retiré discrètement. Mais le souvenir (toujours cette satanée notion de mémoire chère à la musique afro-américaine) l’a rappelé de sa retraite. Un jeune musicologue le retrouvait et il y a deux ans, William Parker lui procurait une nouvelle contrebasse et l’invitait sur la scène du Vision festival. Depuis Henry Grimes multiplie les rencontres. Il séduit par son jeu virtuose, sa richesse harmonique, une précision qui n’empêche pas la démultiplication des notes. Un jeu unique qu’il se devait de confronter à celui de William Parker avec Rob Brown dans le rôle du trublion des cordes.

REVOLUTIONARY ENSEMBLE

LEROY JENKINS / violon
SIRONE / contrebasse
JÉRÔME COOPER / batterie

Le 26 mai 2004, le Revolutionnary Ensemble remontait sur les planches à l’occasion du Vision festival. Cet orchestre légendaire démontrait de nouveau que son propos est d’une actualité évidente. Une musique qui respire la liberté, dotée d’une dynamique sans cesse en équilibre entre masse sonore et finesse, complicité dans la recherche d’une beauté authentique. Leroy Jenkins, membre de l’AACM depuis sa fondation, apporte au violon un esprit rural et une sonorité désinvolte faite de phrases allusives et pertinentes. Ce bluesman d’avant-garde a aussi écrit des opéras magnifiques.
La scène française connaît mal ses deux compagnons qui méritent pourtant l’attention. Sirone a joué avec John Coltrane, Albert Ayler, Ornette Coleman, Cecil Taylor, Bill Dixon, Pharoah Sanders, Don Cherry, Gato Barbieri… ou plus récemment auprès de Charles Gayle. Impressionnant ! Jérôme Cooper, soliste accompli, fin coloriste naviguant entre musique folk et contemporaine, a joué auprès de Roland Kirk, Anthony Braxton, Sam Rivers ou Cecil Taylor. Ce trio nous rappelle que la modernité n’est pas une passade fugitive mais une qualité d’engagement dans le temps.