édition 2006

. DECLARED ENEMY « HOMMAGE A JEAN GENET »
. CHICAGO 12 « FRED HAMPTON PROJECT »

13 janvier 2006
Espace culturel André Malraux
Le Kremlin Bicêtre

DECLARED ENEMY « HOMMAGE A JEAN GENET »

MOHAMED ROUABHI / textes et spoken words
MATTHEW SHIPP / piano et direction
WILLIAM PARKER / contrebasse
SABIR MATEEN / clarinette, saxophone alto et flûte
GERALD CLEAVER / batterie

Jean Genet, poète précieux, romancier lyrique, dramaturge révolutionnaire, a toujours été l’ennemi déclaré de l’Occident et de ses valeurs – militant en France pour les droits des immigrés algériens et marocains et apportant son soutien au tout début des années 1970 aux partisans du Black Panther Party, engagés alors dans une lutte à mort contre l’Amérique blanche et raciste. Conviant un quartet flamboyant à venir improviser in situ un écrin mouvant et mystérieux aux mots de révolte de Jean Genet, tout en flux et reflux d’énergies, jeux de textures précieuses et improvisations radicalement libres, le pianiste Matthew Shipp rend un hommage aussi subtil qu’inattendu à ce grand poète maudit.

CHICAGO 12 « FRED HAMPTON PROJECT »

ERNEST DAWKINS / composition, direction et saxophone
KHARI B / spoken words
AARON GETSUG / saxophone baryton
KEVIN NABORS / saxophone ténor
GREG WARD / saxophone alto
NORMAN PALM III / trombone
COREY WILKES / trompettes
JUSTIN DILLARD / piano
HARRISON BANKHEAD, JOSH ABRAMS / contrebasse
ISAIAH SPENCER, HAMID DRAKE / batterie

35 ans après son assassinat par le FBI, Fred Hampton, héros tragique du Black Panther Party, est devenu une véritable icône de la contre-culture afro-américaine. Musicien phare de la scène jazz de Chicago, saxophoniste au style expressionniste mais surtout militant hyperactif au sein de la communauté noire et catalyseur d’énergie exceptionnel – Ernest Dawkins s’inscrit sans ambiguïté dans cette mouvance intellectuelle et dressant le portrait musical d’un martyr de la cause noire, transforme sa musique en arme politique. Inventant avec les Chicago 12, orchestre détonant composé en grande partie de très jeunes musiciens issus de l’AACM, une musique ambitieuse ancrée profondément dans l’histoire de la Great Black Music et simultanément ouverte aux dernières tendances de la musique noire la plus contemporaine (Khari B, jeune poète engagé donnant même à l’ensemble une coloration hip-hop), Dawkins apporte la preuve en acte que la musique afro-américaine est loin d’être domestiquée. Fred Hampton a de quoi être fier.