édition 2007

. DUM DUM
. LA CAMPAGNIE DES MUSIQUES A OUÏR / ÉRIC LAREINE

13 février 2007
Théâtre d’Ivry – Antoine Vitez
Ivry-sur-Seine

DUM DUM

FÉLIX JOUSSERAND / voix et slam
VINCENT ARTAUD / basse et claviers
CHRIS DE PAUW / guitare
RÉGIS CECCARELLI / batterie

Projet interdisciplinaire aussi ambitieux qu’abouti mêlant bande dessinée, slam et musique(s), Dum Dum est le fruit vénéneux de la rencontre improbable entre l’univers graphique de la BD et du Pop Art américain des années 60 et une sorte de polar post-moderne musical, d’ « un opéra noir » de poche, imaginé par Félix Jousserand, figure majeure de la jeune scène slam hexagonale et mis en musique par le contrebassiste et compositeur Vincent Artaud. Mixant instruments traditionnels travaillés dans un esprit très « musique de chambre », gimmicks électros (boucles rythmiques répétitives), stridences sonores résolument rock et improvisation définitivement jazz, Artaud propose ici un univers sonore mystérieux et raffiné, pulsionnel et cérébral, toujours inquiétant – projection abstraite et sensuelle du texte de Jousserand, hyper stylisé et référentiel, délicieusement ironique, déclamé, slamé, chanté, rappé d’une voix blanche et distanciée avec un sens de la dramaturgie instantanée absolument confondant. Un grand moment de poésie sonore urbaine d’une noirceur ludique.

LA CAMPAGNIE DES MUSIQUES A OUÏR / ÉRIC LAREINE

DENIS CHAROLLES / batterie, voix, trombone, objets et brocante
FRÉDÉRIC GASTARD / saxophones et synthétiseur
ALEXANDRE AUTHELAIN / clarinette, saxophone et piano
ÉRIC LAREINE / texte et voix

Voilà plus de dix ans maintenant que sous ce nom gentiment dadaïste, se commet en toute impunité un dangereux groupuscule de musiciens farfelus et subversifs, bien décidé à contaminer de son sens aigu du dérisoire les formes musicales les mieux établies. Accumulant les rencontres les plus improbables (Yvette Homer, Brigitte Fontaine), La Campagnie des Musiques à Ouïr n’a cessé au fil du temps d’affiner son projet fondé sur l’accumulation délibérément délirante de formes brèves enchâssées. Mettant en œuvre une esthétique baroque et ludique du coq-à-l’âne surréaliste et de l’accumulation de matières précieuses, sa musique détonante brasse d’un même geste hérétique et impertinent free jazz et music hall, rock bruitiste et jungle technoïde. C’est à la fois au Toulousain d’adoption Eric Lareine, baladin bleus-rock écorché vif, figure atypique et secrète de la chanson française, de se voir convié à entrer dans la danse et aventurer son univers sensible, à la fois violent et doux-amer, lyrique et teinté d’humour absurde au risque de cette grande entreprise de démolition joyeuse. Un véritable choc des cultures.