édition 2011

. MATTHEW SHIPP PIANO SOLO
. GERI ALLEN & TIMELINE

28 janvier 2011
Théâtre Paul Éluard
Choisy-le-Roi

Matthew Shipp occupe une place à part parmi les pianistes pouvant prétendre incarner « l’avenir du jazz ». Lui qui a pactisé, outre son essentielle participation au quartet de David S. Ware, avec les radicaux du rock (de Patti Smith à J. Spaceman) ou du rap (de Dj Spooky à Anti-Pop Consortium). Lui qui se situe néanmoins dans la lignée des « Black mystery school pianists » : Thelonious Monk, Randy Weston, Andrew Hill ou Sun Ra. Matthew Shipp a enregistré plusieurs disques en solo et consacré une partie de ses performances à l’échappée belle. Entre ses mains, le piano semble fait de roches éruptives : l’écouter, c’est effectuer une « descente dans le maëlstorm ». Il faut faire l’expérience rare de la puissance et de la plénitude de son jeu.

Reconnue par ses pairs (on n’oubliera pas qu’elle a été la pianiste prodigue d’Ornette Coleman, de Wayne Shorter et de Charles Lloyd ainsi que membre fondateur de la tribu post-moderne M’Base), Geri Allen sait rester imprévisible : son nouveau projet associe les frasques d’un danseur à claquettes aux complicités du piano, de la contrebasse et de la batterie. Or, c’est un quartet de rythmiciens qui s’annonce, qu’ils exécutent leurs figures sur les instruments ou sur le sol, avec Maurice Chestnut en vif héritier de William « Bojangles » Robinson. Il faut dire que la pianiste de Detroit voit le continuum de toutes les esthétiques afro-américaines, du be-bop au hip-hop, comme un spectre de couleurs et chaque improvisateur comme un prisme.