édition 2012

. « ELECTRIC WILLIE » ELLIOTT SHARP QUINTET
. WADADA LEO SMITH’S ORGANIC

14 février 2012
Centre Culturel Georges Pompidou
Vincennes

« ELECTRIC WILLIE » ELLIOTT SHARP QUINTET

ELLIOTT SHARP / guitares
ERIC MINGUS, TRACIE MORRIS / voix
MELVIN GIBBS / basse
DON MCKENZIE / batterie

« I am the blues », lui est-il arrivé de dire. De son vivant, Willie Dixon fut autant apprécié pour son rôle de contrebassiste que pour ses talents de compositeur, d’arrangeur et de producteur. Le succès du label Chess comme la définition et la diffusion du « West Side sound », du nom de l’un des plus vastes ghettos de Chicago, n’auraient pas été les mêmes sans l’apport de Dixon, notamment aux côtés de Muddy Waters et de Howlin’ Wolf. Et pour la part de rock’n’roll Chuck Berry et Bo Diddley. « The Willie Dixon project » a d’abord l’immense mérite de nommer cette éminence grise, de la prendre pour objet et sujet. Il est ensuite l’émanation d’un inclassable, d’un guitariste minutieusement cinglant : Elliott Sharp, issu de la scène downtown new-yorkaise, qui a travaillé avec Sonny Sharrock ou Vernon Reid, ses alter egos à la six codes supersonique, comme avec Nusrat Fateh Ali Khan ou Bachir Attar, des Maîtres musiciens de Jajouka. Seul Sharp pouvait passer blues, soul, rock et noise à l’efficace moulinette des chansons de Willie Dixon.

WADADA LEO SMITH’S ORGANIC

WADADA LEO SMITH / trompette
MICHAEL GREGORY, BRANDON ROSS, LAMAR SMITH / guitares
OKKYUNG LEE / violoncelle
JOHN LINDBERG / contrebasse
SKULI SVERRISSON / guitare basse
PHEEROAN AKLAFF / batterie

Depuis une dizaine d’années, à côté de mille autres projets qui ont fait de lui l’un des musiciens les plus importants de notre temps, Wadada Leo Smith a repris les choses là où le Miles Davis « électrique » les avait laissées, au milieu des années 70. Organic, orchestre d’« avant funk », joue ainsi une musique moins électrique qu’électrostatique, sans cesse à se dresser, à s’abattre et se suspendre. Des traits d’une trompette décidément tranchante comme les arêtes d’un diamant, Wadada Leo Smith y cerne l’œil du cyclone. Et nous révèle tous les liens qui l’unissent au « Dark Magus », en toujours plus lumineux.