édition 2015

. TONY HYMAS & DIDIER PETIT
. BLACK EARTH ENSEMBLE VS LABORINTUS

29 janvier 2015
Grange Dîmière – Théâtre de Fresnes
Fresnes

Étourdissants. Ensemble ou séparément, Tony Hymas et Didier Petit sont étourdissants. On pourrait croire que Tony Hymas a tout fait. Composer un concerto pour tuba, enregistrer les Études pour piano de Claude Debussy, accompagner Frank Sinatra ou Jeff Beck, travailler avec Henry Mancini ou avec Sam Rivers, saluer les chefs amérindiens, les Républicains de la guerre d’Espagne et Gustave Courbet, dans les projets de Jean Rochard (nato). Le parcours de Didier Petit est autant riche que sinueux. Lui aussi a joué avec des sirènes d’alerte et des abeilles, s’est intéressé à la dyslexie et prépare un voyage dans l’espace, où il explorera les possibilités de la musique en état d’apesanteur… Ensemble, ils prodiguent un gai savoir, se mettent dans tous les états, du plus pensif au plus effréné. Étourdissants…

Il y a dans la musique de Nicole Mitchell, à laquelle répond si bien l’univers de Sylvain Kassap, un enjouement essentiel, une résolution des fausses antinomies créées par des lustres de classicisme ou d’avant-gardisme.
Non seulement ont-ils chacun multiplié les collaborations avec des musiciens de tous les pays, mais ils dirigent tous deux, forts de leur commune expérience d’improvisateurs, de franchisseurs de limites, des ensembles reconsidérant le rapport à l’écriture musicale. La flûtiste a le goût et la maîtrise des concertos à la Duke Ellington et des explorations interplanétaires à la Sun Ra. Le clarinettiste revisite et réinvente avec Laborintus depuis vingt ans le répertoire contemporain. Avec une partie des musiciens du Black Earth Ensemble et à partir de Luciano Berio et de Franco Donatoni, ils ont décidé de se consacrer à une musique-fiction, comme on dit science-fiction, une musique imaginative.