édition 2016

. LOUIS SCLAVIS / BENJAMIN MOUSSAY – THE HALF-BREED (LE MÉTIS) FILM D’ALLAN DAWN, 1916
. RODOLPHE BURGER « IN THE LAND OF THE HEAD HUNTERS » Edward Sheriff Curtis, 1914

9 février 2016
Cinéma La Pleiade
Cachan

LOUIS SCLAVIS / BENJAMIN MOUSSAY – THE HALF-BREED (LE MÉTIS) FILM D’ALLAN DAWN, 1916

LOUIS SCLAVIS / saxophone soprano et clarinette basse
BENJAMIN MOUSSAY / piano et claviers

Lorsqu’il tourne The Half-Breed en 1916, Allan Dawn, l’un des grands cinéastes hollywoodiens à l’ère du muet, compte déjà 400 films à son actif. Cette œuvre est l’une des premières à traiter de la relation amérindienne/européenne, à travers la vie tourmentée d’un métis, figure même de l’exclu dans la société américaine au moment où celle-ci voit apparaître le jazz et essaie d’oublier les guerres indiennes et les Amérindiens tout autant. Ainsi, ce n’est pas tout à fait un hasard si le héros du film ne trouve refuge que dans une troupe de music-hall itinérante. Le combat pour le droit à la reconnaissance se déroulera désormais sur un autre terrain, celui de la conquête culturelle… La Cinémathèque française a eu la bonne idée de commander ce ciné-concert à Louis Sclavis, dont le vaste univers musical comporte toujours des temps d’évocations élégiaques, judicieusement accompagné de Benjamin Moussay à la croisée du romantisme et de l’expérimentation.

RODOLPHE BURGER « IN THE LAND OF THE HEAD HUNTERS » Edward Sheriff Curtis, 1914

RODOLPHE BURGER / guitare, theremin

On connaît le photographe Edward S. Curtis pour les milliers de clichés qu’il prit des Indiens d’Amérique du Nord, dès la fin du XIXe siècle, à contre-courant de tout ce qui les représentait comme des “sauvages”. On sait moins qu’en 1914, il tourna ce film d’une rare splendeur, mais qui tomba vite dans l’oubli jusqu’à une tardive restauration. L’action se passe chez les Kwakiutl de l’île de Vancouver, dans leur village. Les Indiens jouent leurs propres rôles avec un plaisir évident. Une histoire d’amour, de jalousie et de rivalité est le prétexte à un film exubérant, zébré de rituels, de masques fabuleux et de parures d’animaux fantastiques. Rodolphe Burger s’est attelé à produire une musique incandescente pour suggérer la montée en transe, échantillonnant des extraits de folk américaine et de chants traditionnels indiens pour créer une bande-son qui soit comme un amplificateur de sensations.