édition 2016

. TONY ALLEN TRIBUTE TO ART BLAKEY
. MICHEL PORTAL « MINNEAPOLIS »

19 février 2016
Maison des Arts
Créteil

TONY ALLEN TRIBUTE TO ART BLAKEY

TONY ALLEN / batterie
JOWEE OMICIL / saxophones et flûte
JEAN-PHILIPPE DARY / piano
MATTHIAS ALLAMANE / contrebasse

Ce n’est que justice, le batteur inventeur de l’afrobeat rendant hommage au batteur inventeur du hard-bop. Car depuis quelques années que Tony Allen connaît une seconde jeunesse à Paris et ailleurs, on a eu tendance à oublier que son style si particulier, d’effleurements et de martèlements, lui vient autant de ses sources africaines et nigérianes que des boppers rythmiciens que furent Kenny Clarke, Max Roach et, en particulier, Art Blakey. Lesquels auraient tous pu contresigner sa déclaration “Je m’engage dans la batterie comme dans un orchestre, j’essaye de rendre mon jeu orchestral”. Quand on sait que, en sens inverse, Art Blakey aurait fait un mystérieux voyage “initiatique” au Nigéria, dès la fin des années 40, dont témoignèrent ensuite plusieurs disques de prolifération rythmique, on ne peut qu’être curieux de ces retrouvailles par-dessus le gouffre du temps…

MICHEL PORTAL « MINNEAPOLIS »

MICHEL PORTAL / saxophone, clarinette basse et bandonéon
TONY HYMAS / claviers
VERNON REID / guitare 
SONNY THOMPSON
/ basse
STOKLEY WILLIAMS / batterie

Michel Portal a pu confier “Qu’avons nous de mieux à faire, dans cette putain de vie de musicien, que de rencontrer un maximum de gens ?”. Et c’est ce qu’il fit en 2001, encore une fois, en adressant depuis Minneapolis un disque marquant aux amateurs de jazz et de funk, aux connaisseurs de la musique du clarinettiste-bandonéoniste et aux autres. Sons d’hiver avait immédiatement accueilli ce quintet, ce brûlot, qui comprenait ni plus ni moins que le fondateur de la Black Rock Coalition et guitariste de Living Colour, la rythmique d’alors de Prince et, un claviériste et compositeur anglais et surtout extraterrestre pour simuler et stimuler quelques envolées prodigieuses. Pour ses 80 ans, Portal a eu l’idée et l’envie de retenter le coup. Et Sons d’hiver aussi, sans hésitation.
Dans la brochure, il est indiqué que Michael Bland est à la batterie. En fait ce dernier étant hélas empêché, ce sera Stokley Williams, autre musicien phare de Minneapolis, qui officiera derrière les tambours lors du concert de Michel Portal “Minneapolis” du 19 février prochain à Sons d’hiver. Fils d’un éminent et actif professeur d’histoire afro-américaine, le parcours de Stokley Williams révèle d’innombrables talents. Batteur hors pair, passionné par l’histoire de l’instrument, il est également un merveilleux chanteur. Nourri par l’équipe Jimmy Jam et Terry Lewis, il se retrouvera vite à jouer avec Janet Jackson, Sheila E., Whitney Houston, Prince, les Isley Brothers, Lionel Richie, Bilal, Mariah Carey, Mary J. Blige, Jill Scott, Gladys Knight, Patti Labelle, Alicia Keys, Toni Braxton, A Tribe Called Quest, Luther Vandross, Usher, les rappeurs Tech N9ne, WallE, Brother Ali ou plus récemment Robert Glasper. Il fréquente aussi parallèlement la scène jazz de Minneapolis avec Anthony Cox, Bill Mike, Peter Schimke, Estaire Godinez et figure au générique du disque de l’activiste et philosophe Cornel West dans lequel on retrouve quelques sommités de la musique noire. Chouchouté par Prince (il chante avec lui dans Musicology), Stokley Williams est chanteur du groupe Mint Condition et batteur d’Ursus Minor depuis 2005.