édition 2017

. THE BRIDGE #6
. DAVID TORN & THE SUN OF GOLDFINGER

31 janvier 2017
Théâtre Antoine Vitez
Ivry-sur-Seine

THE BRIDGE #6

“ESCAPE LANE”

BEN LAMAR GAY / trompette
JEFF PARKER / guitare électrique
JOACHIM FLORENT / contrebasse
DENIS FOURNIER / batterie
Guest de dernière minute – ARI BROWN / saxophone ténor

Suite des aventures de The Bridge, réseau transatlantique pour le jazz et les musiques créatives, entre la France et Chicago. « Escape Lane » ne joue littéralement pas sur la terre ferme, mais courtise les états de grâce. Ces navigateurs (improvisateurs) n’ont besoin d’aucune boussole afin de savoir où aller, ils n’ont qu’à suivre l’onde des rivières dont ils ont fait la substance même de leur musique. Tout se passe comme si leur musique était une loupe qui donnait à voir et à entendre les germes et les gemmes d’une matière sonore efflorescente… Avec eux, la composante lyrique n’est jamais oubliée dans le cours d’une improvisation enchanteresse, d’une improvisatio qui chante.
La longue lignée des ténors chicagoans, exemplifiée superbement par Gene Ammons, Johnny Griffin, Clifford Jordan ou John Gilmore, ne s’est pas arrêtée avec les disparitions récentes de Von Freeman et de Fred Anderson. Occupant aujourd’hui leur place, inspirant le même respect, avec une sonorité d’une ampleur et d’une profondeur comparables, Ari Brown est un homme d’une civilité absolue, aussi engagé dans la musique que dégagé dans ses manières. Les meilleurs veilleurs auront noté sa présence pendant vingt ans aux côtés d’Elvin Jones, ou au gré de ses apparitions avec ses pairs de l’AACM, dans le Charlie Parker Project d’Anthony Braxton, dans les formations hirsutes de Lester Bowie ou de Kahil El’Zabar et même, au sein de l’Art Ensemble of Chicago. C’est un honneur et une joie d’accueillir Ari Brown de nouveau à Sons d’hiver, dans un quartet à la naissance duquel il a assisté.

DAVID TORN & THE SUN OF GOLDFINGER

DAVID TORN / guitare
TIM BERNE / saxophone
CHES SMITH / batterie

Le guitariste stratosphérique, qui joue autant de ses pédales et de ses loops que de ses cordes pour élaborer les textures les plus prenantes, qui ont fait merveille dans tant de musiques de films et le brisant saxophoniste et fauteur de troubles musicaux, se sont liés avec l’un des batteurs les plus en vue sur la nouvelle scène new-yorkaise, un Sphinx percussionniste, secret et trépidant. Ensemble, ils ont l’art et la manière des environnements sonores, de la spatialisation et, indissociablement, des transitions. Une musique puissamment narrative, cinématique décidément, riche en péripéties, retournements de situation, rétablissements (ou non), résolutions et dénouements, d’une rêverie presque ensorcelante à un raidissement de tous les sons et de tous les sens. Thrilling.