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édition 2019

. EVE RISSER RED DESERT ORCHESTRA « EURYTHMIA »
. STEVE COLEMAN « NATAL ECLIPSE »

22 février 2019
Maison des Arts
Créteil

EVE RISSER RED DESERT ORCHESTRA « EURYTHMIA »

EVE RISSER / composition, piano, claviers, flûte et voix
ANTONIN-TRI HOANG / saxophone alto, clarinettes, claviers et voix
SAKINA ABDOU / saxophones, flûte à bec et percussions
GRÉGOIRE TIRTIAUX / saxophone baryton et gembri
NILS OSTENDORF / trompette et claviers
MATTHIAS MÜLLER / trombone
TATIANA PARIS / guitare
EMMANUEL SCARPA / batterie et percussions
FANNY LASFARGUES / basse électro-acoustique, effets et voix
MELISSA HIÉ / balafon, djembe et voix
OPHÉLIA HIÉ / balafon, voix et dun
OUMAROU BAMBARA / djembe, goni et balafon

À la blancheur du désert affichée à Sons d’hiver 2016, succède le rouge de celui-ci. Si le premier avait des allures de décembre, les rochers rythmant les plaines neigeuses, Eve Risser trace le second avec les sables du Sahara, les traditions orales et un souci intime du monde réel. Et remanie ainsi son White Desert Orchestra, comme une tisseuse patiente tricoterait “un chandail à base de sable rouge percussif et de jazz contemporain européen”. La pianiste, tête de pont de la nouvelle scène improvisée européenne, entrelace au sein du Red Desert Orchestra, les pouvoirs de l’émotion, la puissance des images et des improvisations patientes où chaque musicien, multi instrumentiste, se déplace en scène pour rebattre les cartes du son du groupe.

STEVE COLEMAN « NATAL ECLIPSE »

STEVE COLEMAN / saxophone alto
ROMAN FILIU / saxophone ténor
MIKE MCGINNIS / clarinettes
JONATHAN FINLAYSON / trompette
SYLVAINE HÉLARY / flûte
HENRY WANG / violon
MATT MITCHELL / piano
GREG CHUDZIK / basse

Nouvel exemple parfait de ce que la création abrite d’héritage. Steve Coleman convoque les “compositions spontanées” théorisées par Charles Mingus au génial virage des années 50/60, pour établir son éclipse natale. Savoureux pour un souffleur qui n’a jamais vraiment eu la pérennité d’une comète, qui, depuis 20 ans, s’applique à loger à l’opposé de ce que le jazz attend de lui, s’entête à détruire les murs de sa maison pour le plaisir de les rebâtir. Réputé chez les sachants comme chez les syncopés, auteur révolutionnaire du programme du M’Base, le saxophoniste est rompu au recalibrage des formes et des vertiges rythmiques. Animant le tout avec l’énergie puisée non pas à l’ombre des anciens mais de leur lumière, sans la moindre crainte de se voir disparaître dans quelque éclipse.