édition 2020

. BAND HOUSING PLAYS RANDY WESTON
. HERMETO PASCOAL & GRUPO

4 février 2020
Théâtre Claude Debussy
Maisons Alfort

Toit, toit mon toit. À l’abri des Jazz Series parisiennes, Band Housing joue du fait maison et revisite l’histoire de la syncope. Pas depuis les médiathèques, pas depuis les académies, pas depuis les conservatoires. Mais, habituellement, depuis un bar de quartier du 18ème arrondissement. Les musiciens, issus du Umlaut Big Band, combinent origines populaires et parole directe face à Thelonious Monk, à Arthur Blythe ou encore au très west-cool Jack Montrose. C’est au tour de Randy Weston de voir son portrait arrangé. Tirant le fil de son lien à Monk, Band Housing prend le pianiste par la face cubiste. Celle qui le pousse à la maîtrise de dynamiques sonores intransigeantes, d’une main gauche aux basses résolument tournées vers l’Afrique. Celle que l’on peut entendre sur C.W. Blues, gravé à Paris en 1969, en compagnie d’un autre frenchy du nom d’Henri Texier.

Voici la version brésilienne, pléthorique et secrète du sorcier musical. Et cet homme est un mystère. La véritable biographie d’Hermeto Pascoal reste insondable, nimbée de mystères joyeux et de détours heureux. Des musiciens tels que Airto Moreira, Antonio Carlos Jobim, Duke Pearson, la chanteuse Flora Purim ou encore le Miles de Live/Evil (1971) en détiennent quelques secrets. On sait, sinon, qu’Hermeto a eu, pour premier public, “les vaches, les oiseaux et les travailleurs des champs” et que les vérités de ce multi-instrumentiste, impressionnant d’inventions et de discrétions malgré son importance majeure sur la scène musicale mondiale, résident peut-être davantage dans sa discographie. En leader comme en sideman, la collection des plages gravées par ce maître de la musique brésilienne moderne est aussi fluide et sans doute encore plus dense que les eaux du fleuve Amazone.