édition 2020

. KRIS DAVIS « DIATOM RIBBONS »

. VIJAY IYER PRESENTS THE RITUAL ENSEMBLE

17 janvier 2020
Espace Culturel André Malraux
Le Kremlin-Bicêtre

Kris Davis est loin de se laisser classer parmi les pianistes au jeu intimiste. Tant pis pour ce bon Sigmund, la pianiste pratique, certes, l’introspection mais à cœur ouvert. De son propre aveu, la jeune canadienne cherche à se perdre dans le son qu’elle produit pour coller au plus près d’une matière qu’il lui faut révéler. Diatom Ribbons, son dernier album, dédié aux algues unicellulaires et autres thèmes de science nat’ laisse apparaître, sous l’oculaire du piano, tout un micro-monde à la beauté organique et brutale. Au cœur de ce microcosme, la frappe mélodique et engagée de Terry Lyne Carrington jointe à la culture hip-hop et aux field recordings de Val Jeanty viennent quadriller l’aire d’improvisation et cramer définitivement l’entêtement qu’ont certains à ranger le féminin du joli côté des choses.

Coutumier de reprises pop, familier des bréviaires sur l’art du break et des modulations du groove, Vijay Iyer est ce qu’on peut appeler un pianiste de son temps. Non pas un pianiste à la mode, mais bien un pianiste du 21ème siècle. Maître des formes savantes et populaires, adepte du discours collectif, Iyer sait jouer également avec l’art de la combinaison. Le choix toujours précis de ses partenaires permet au natif d’Albany de tutoyer des structures musicales denses et lumineuses. Les spectateurs du duo avec Craig Taborn (Sons d’hiver, 2012) se souviennent sans doute des équations rythmiques résolues dans la joie. Pianiste américain d’ascendance tamoule, Vijay Iyer parvient cette fois-ci à entrelacer la musique classique indienne avec les rythmes afro-cubains, bousculés par ceux du Mridangam. Soyez prévenus. Avec le Ritual Ensemble, le pianiste vise l’extase.