édition 2020

. JOHN MEDESKI SOLO
. JAIMIE BRANCH « FLY OR DIE II »

30 janvier 2020
Le POC
Alfortville

JOHN MEDESKI SOLO

JOHN MEDESKI / piano et orgue Hammond

Et voici John. Sans Billy ni Chris. Medeski hors de la trinité explosive et consacrée où il côtoie Martin & Wood. Bref, voici John Medeski en solo, sans trio, certes, mais avec un piano. Au clavier d’un Steinway ou devant un orgue Hammond, Medeski sait composer avec le funk vintage comme avec l’avant-jazz, le post-rock et l’after-beat. Diable précoce mais soliste tardif, John Medeski sort son premier disque en solo, A Different Time (Okeh Records), en 2013. Ado, on l’aura vu avec Jaco Pastorius. Adulte, on l’aura entendu figurer dans la liste des pierres angulaires du jazz contemporain, ébouriffer des progressions harmoniques aux côtés de Marc Ribot, bousculer les limites de son propre répertoire avec John Scofield, les Blind Boys de l’Alabama et le Dirty Dozen Brass Band ou encore allant fricoter avec le rock chez Don Was et Sean Lennon. Liste à compléter à l’envie.

JAIMIE BRANCH « FLY OR DIE II »

JAIMIE BRANCH / trompette et voix
LESTER SAINT LOUIS / violoncelle
JASON AJEMIAN / contrebasse
CHAD TAYLOR / batterie

Certains motards foncent tête baissée, leur belle gueule au vent et un patch dans le dos brodé d’un Ride or Die lisible de loin quand ils avalent l’asphalte. Jaimie Branch, trompettiste free très tranchante, chicagoanne devenue new-yorkaise, apôtre de l’underground façon hip-hop, a remplacé le « Ride » par un « Fly » recueilli d’une devise héritée de son père. De chevauchée, il en est visiblement question dans Fly Or Die dont l’opus Number II est sorti en octobre 2019 (International Anthem). Mais pas de chevauchée fantastique. De chevauchée magnétique, plutôt. Et avec les deux ailes collées aux pistons, Super Jaimie irrigue de ses stridences un jazz libre et carrément frondeur. D’une impatience et d’une précision confondante, jusque dans ce chant viscéral : « It’s a love song / for assholes and clowns ». Reste encore à choisir son camp.